Vetting the Paris Agreement

Frankly I can’t see what there is to be optimistic about. See my comment below… a long way down because I took the time read the whole fucking report.

This is Not Cool

Australian-German Climate and Energy College:

The Paris Agreement writes history.

The crucial Article 4 is: “In order to achieve the long-term temperature goal set out in Article 2, Parties aim to reach global peaking of greenhouse gas emissions as soon as possible, recognizing that peaking will take longer for developing country Parties, and to undertake rapid reductions thereafter in accordance with best available science, so as to achieve a balance between anthropogenic emissions by sources and removals by sinks of greenhouse gases in the second half of this century, on the basis of equity, and in the context of sustainable development and efforts to eradicate poverty. ”

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Vivement le future, quand le travail sera devenu une option.

L’autre jour j’ai passé une demi-heure au téléphone avec une amie qui avait besoin de vider son sac. Elle a quatre enfants (dont un bébé), un boulot qui est loin d’être une sinécure, un mari qui gagne le Smic ; et elle n’en peut plus. Entre le boulot et les sports des enfants elle passe plus de deux heures par jour au volant de sa voiture, sans parler des courses, du ménage… Le tout avec un budget très restreint. Elle court, elle court, sans aller nulle part, comme un hamster dans une roue. Elle n’a pas une minute pour elle-même et elle n’en voit pas le bout. Sa santé est en péril, son mariage aussi. Son âme est déjà atteinte. Combien de temps son courage tiendra-t-il encore ? Combien d’autres y a-t-il comme elle en France, condamnés à nager contre le courant ? Des centaines de milliers ? Des millions ?

Moi, je suis retraité. Mes besoins sont peu nombreux et simples ; j’ai assez d’argent pour les couvrir et il en reste toujours à la fin du mois. Je fais partie d’une minorité privilégiée et j’en suis pleinement conscient. Mais l’argent, bien que nécessaire, est accessoire. L’essentiel de mon privilège, c’est que j’ai la maîtrise de mon temps et de mon énergie. Je les dépense comme bon me semble. C’est ça qui est précieux.

Tous les retraités que je connais disent la même chose : je n’aurais plus le temps d’aller au boulot ! C’est à la fois une blague et la simple vérité. Nous n’avons aucune difficulté à remplir le temps d’une manière satisfaisante et enrichissante, et nous dégustons chaque jour l’absence de stress, la liberté de choisir nos activités, le droit à la paresse. L’idée de se lever à telle ou telle heure, de se taper une heure de transport, huit à dix heures de tâches imposées, encore une heure de transport, et de rentrer chez soi vidé de toute énergie créative nous paraît non seulement loin, mais de plus en plus absurde. La vie de mon amie est absurde. C’est le travail qui nous rend esclaves ; et derrière le travail se cache – à peine – l’argent.

Vivement le futur qui nous libérera de l’un comme de l’autre.

Viendra le jour où des robots s’occuperont du travail. Des robots de toutes tailles, allant des nanobots pour fabriquer les matériaux à l’échelle moléculaire, voire atomique, aux gigabots pour construire les trains, assembler les bâtiments… en passant par les robots concepteurs et les robots reproducteurs. Impossible, me dites-vous ?

—Une machine ne pourrait jamais faire tout ce que sait faire un homme ? C’est fort possible. Mais réfléchissez : tout ce que font les hommes est-il nécessaire et utile ?

Un exemple, un seul : le nouvel IPhone. J’ai lu revue du nouvel IPhone qui commençait par : « Ce nouveau IPhone tant attendu se distingue de par sa couleur, ou plutôt ses couleurs. » Ouah ! Cette information capitale fut suivie de l’analyse détaillée de la palette de couleurs retenues (pardon, « développées ») pour ce « produit phare » en termes de leur « attractivité » et de leur aptitude à « répondre à la demande de la clientèle ». Que de balivernes ! Là, je reconnais, le robot capable d’un tel travail de « développement », fastidieux et finement nuancé, n’est pas près de voir le jour. Des douzaines de vraies personnes ont dû plancher sur la question, en y consacrant des milliers d’heures. Mais est-ce que cela en valait la peine ? Aux yeux des développeurs, oui : c’est comme ça qu’ils gagnent leur vie. Et aux yeux du constructeur, un oui encore plus ferme : son objectif n’est pas de fabriquer un bon téléphone, mais de vendre un grand nombre de téléphones le plus cher possible.

Aujourd’hui, le travail est empoisonné par les jumelles diaboliques que sont la compétitivité et la rentabilité. Il faut sans cesse innover, avoir de nouvelles idées, les transformer en « produits » qu’il faut fabriquer, distribuer et vendre toujours plus vite, toujours plus efficacement, au prix de revient toujours plus bas. C’est un processus qui, par définition, tend vers le chaotique, lequel les classes dirigeantes essayent de maîtriser autant que faire se peut. D’ores et déjà, dans les limites de la technologie existante, on remplace des personnes par des machines. Très logiquement, il s’ensuit l’augmentation du chômage et la prolifération des petits boulots qui payent une misère. Pour préserver la paix sociale, on stigmatise les  chômeurs et autres pauvres jusqu’à ce qu’ils acceptent de se cacher tout seuls. C’est un système basé sur la compétition et non sur la coopération ; un système où — du moins symboliquement — les gens s’entretuent au nom du boulot.

Imaginez un système totalement différent où le travail consisterait à fabriquer seulement ce qui est nécessaire et (non pas souhaitable, mais) souhaité ; où pour avoir tout ce qu’on veut il suffirait de dire à l’ordinateur —Fais-moi un… ; où tout est possible et tout est gratuit ; où il n’y a aucune publicité pour vous dire ce dont vous avez besoin ; où vous pouvez avoir tout ce vous voulez à la seule condition de savoir ce que vous voulez !

Impossible, dites-vous encore ? Les gens voudraient tous la même chose ! Eh, alors ? C’est comme ça que vous les avez dressés, non ? Certes, dans un premier temps, il y aurait beaucoup de Porsches sur la route ; mais qui ne parierait pas sur l’émergence d’une envie de quelque chose de différent ? D’ailleurs, c’est là que les choses deviennent intéressantes. On peut imaginer la conversation :

—Dis, fais-moi quelque chose de différent.
—Qu’est-ce que tu veux au juste ?
—Eh ben, chais pas moi.
—Alors reviens quand tu auras un souhait précis.

Et ensuite, un jour, sans doute des années plus tard :

—Dis, fais-moi un banc de travail, s’il te plaît.
—Bien.
—Ou, alors…
—Oui ?
—Dis-moi comment faire.
—Mieux ! Je vais te faire tes premiers outils.

D’accord, j’abrège. Je grille les étapes, j’idéalise. Mais, qu’on le veuille ou non, l’intelligence artificielle et la nanotechnologie nous emmènent droit vers un monde où tout – absolument tout – sera totalement transformé par rapport à ce que nous vivons maintenant.

La Loi de Moore (qui dit que la puissance des ordinateurs double tous les dix-huit mois) s’applique depuis un demi-siècle et nous entrons dans la partie raidissante de la courbe exponentielle qui en résulte. A l’époque, quand il s’agissait d’un Sinclair ou d’un PC1, la puissance disponible était tellement petite qu’on pouvait la doubler sans que ça ne change grand-chose. Mais maintenant les nombres deviennent sérieusement grands. Doubler la puissance d’un ordinateur qui fait déjà 3,5 x 10 35 opérations par seconde, c’est pas la même chose que d’échanger un Macintosh pour un Mac II. Déjà, le monde n’est plus le même. Celui de demain sera inimaginablement différent ; car, passé le cap de la première génération des robots autoreproduisants, nous pourrons fabriquer tout… pour rien. Et à ce moment-là, l’argent deviendra superflu.

Quant aux  autres formes de travail, qui ne relèvent pas de la production de biens : la loi, la médecine, l’enseignement, l’administration, etc., elles seraient, elles aussi, impactées de manière positive. …Finis les hôpitaux et les écoles vétustés, fini le manque de moyens, finis la tyrannie du temps et le besoin de faire toujours plus avec toujours moins. Libéré par la fin du travail pénible de production, un vaste réservoir de personnes talentueuses et énergiques sera débloqué.  Ces gens feront la queue pour contribuer à un travail utile en faisant don de leur temps, de leur savoir-faire. Le fonctionnement du gouvernement sera simplifié à l’extrême et son travail réduit à une fraction de ce qu’il est aujourd’hui.

Le hic, c’est que le Grand Capital ne voudra pas se laisser faire. Dans le monde d’aujourd’hui, l’argent c’est le pouvoir, mais l’argent n’est pas élu. Les méga-riches, dont la vie consiste à cumuler les signes visibles de leur richesse et d’en faire étalage, ne voudront pas se laisser faire. Les multinationales, voyant disparaître le levier de leur pouvoir, ne voudront pas se laisser faire. Elles essayeront par tous les moyens possibles de mettre la main sur la nouvelle technologie, de la privatiser et de nous la vendre. En vain : il suffira d’un seul philanthrope (un Bill Gates, un Warren Buffett…) pour assurer le premier développement et en faire cadeau au domaine public. A partir de là, ça fera boule de neige et les grandes corporations se réveilleront un beau jour pour constater qu’ils n’ont plus d’employés. Très vite, elles deviendront tout simplement redondantes.

Tel est le futur qui nous attend, sous une forme ou une autre : un nouveau monde où la très haute technologie donnera à tous les hommes et toutes les femmes la possibilité de devenir de vrais individus, de nourrir leurs envies et de développer leurs talents ; de ne rien faire du tout si tel est leur souhait, ou de s’appliquer avec enthousiasme à un travail digne de ce nom.

Quand ? Je dirais dans 30-50 ans. Guère plus. La technologie avance toujours par paliers, et celui des circuits imprimés ne tardera pas à atteindre ses limites, dictées par les lois de la physique. Mais, à n’en point douter, une autre émergera (le nano-ordi, le bio-ordi… ?) et ça repartira pour de bon.

L’ironie dans l’histoire, c’est qu’à ce même horizon de 30-50 ans nous saurons si, oui ou non, le changement climatique va nous plonger dans un monde sans électricité, et donc sans ordinateurs. Là, il n’y aurait plus de privilégiés.

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Changement climatique : l’AAAS sort de ses gonds

En tant que scientifiques, il ne nous appartient pas de dire aux gens ce qu’ils doivent faire ou croire au sujet de la menace croissante du changement climatique. Toutefois, nous estimons qu’il relève de notre responsabilité professionnelle de nous assurer, autant que faire se peut, que les gens comprennent ce que nous savons : le changement climatique anthropogénique est une réalité, nous sommes face au risque de changements abruptes, imprévisibles et potentiellement irréversibles, et agir maintenant diminuera le risque et le coût d’une prise d’action.

C’est dans cet article de Nick Cohen pour l’Observer que j’ai trouvé un lien vers ce rapport de l’AAAS (American Association for the Advancement of Science), dont j’ai traduit le paragraphe ci-dessus. La nomenclature des “associations”, des “instituts” et d’autres groupuscules de lobbyistes pervertis est un véritable champ de mines, et le sigle AAAS ne me disait rien. J’ai donc pris le temps d’aller voir sur le site afin de mieux évaluer ses opinions. Bien sûr, tout est en anglais (Eh, ce sont des Américains, hein ?) et je n’ai rien trouvé dans Le Monde à ce sujet ; alors — une fois n’est pas coutume — j’ai traduis la présentation qui suit :

L’AAAS est la plus grande organisation non-gouvernementale au monde dont les membres sont des scientifiques de toutes disciplines. Elle est l’éditeur de Science, l’une des revues scientifiques les plus respectées. Sa mission est de “faire avancer la science au bénéfice de tous”. Ses objectifs : être la voix de la science sur des questions de société et promouvoir l’exploitation responsable de la science en matière de politique publique. A l’intersection de la science et de la société, le changement climatique est peut-être la question la plus importante de toutes et le projet “Ce que nous savons” (What We Know) est notre réponse à cette réalité. Le projet “Ce que nous savons” a pour but d’assurer que les trois Rs du changement climatique soient communiqués au public :

— Le premier, c’est Réalité : 97% sont de l’avis que ce qui se passe est bien du changement climatique anthropogénique.
— Le deuxième, c’est Risque : la réalité du changement climatique s’accompagne d’impacts auxquels il faut s’attendre, mais on doit aussi tenir compte de ce qui pourrait se produire, surtout la possibilité — petite mais réelle — de changements abruptes ayant des impacts massivement perturbateurs.
— Le troisième R, c’est Réponse : il y a beaucoup de choses que nous pouvons faire et plus vite nous commençons, mieux ce sera.

Pendant les mois à venir, le projet “Ce que nous savons” fera appel à des scientifiques communicateurs, des économistes, les représentants de communautés et le grand public, par le biais de réunions et d’une campagne médiatique. Pour piloter le projet “Ce que nous savons”, l’AAAS a réuni un groupe de climatologues éminents qui s’attaqueront au fait que beaucoup d’Américains croient toujours, à tort, que la communauté scientifique  reste divisée sur le changement climatique. Les Américains ne sont pas au courant de tous les risques, probables et possibles, présentés par le changement climatique aux Américains aujourd’hui et à l’avenir.

L’avertissement de l’AAAS est, comme le dit Cohen, l’équivalent scientifique d’un hurlement de rage et frustration. Il se demande pourquoi ça ne fait la Une des journaux du monde entier : excellente question que je me pose tous les jours. Cohen évoque les milliards de dollars dépensés par l’industrie des énergies fossiles pour maintenir en vie le faux débat et tordre la perception du grand public en manipulant les “informations” auxquelles il a accès. Il reconnaît que le quotidien d’un journaliste est fait de pressions en tous genres, dont certaines sont plus douteuses que d’autres. Mais il reconnaît également qu’il pourrait publier un article sur le changement climatique tous les jours sans que ça n’ait la moindre influence sur l’opinion publique. Enfin, il fait référence à l’explication de l’Australien Clive Hamilton, auteur de Requiem pour une espèce : la “dissonance cognitive”.

 L’engagement des gens qui refusent d’admettre la réalité du changement climatique est total. Il va de paire avec leur soutient pour l’économie libérale, leur opposition à tout ce qui relève d’une intervention étatique et leur haine des écologistes qui mangent du quinoa et se déplacent dans de ridicule petites voitures électriques. S’ils avouaient s’être trompés sur le changement climatique, ils devraient peut-être avouer qu’ils ont tort sur tout le reste et toute leur identité politique s’effilocherait.

 

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No Spring in America

Thanks to Neven for drawing my attention to this fine piece from the New York Review of Books, with its sad conclusion:

There are few things that never change in this world of ours, but one of them happens to be the near certainty that those who raise their voices against injustice get betrayed in the end.

There’s plenty here that’s worth reading and thinking about. What I like particularly is the authorial modesty. He knows we can’t keep up with everything and there are countries we couldn’t place on the map. He just looks at the people and is amazed by their bravery. And he admits that this time he really thought they might win through. But they didn’t. Ruling elites always close ranks.

Worse than the violence is the hypocrisy, which makes a mockery of ordinary people’s principled bravery:

There was plenty more violence everywhere during the months of the so-called Arab Spring, but what particularly caught my eye was the brutality the policeman and soldiers reserved for women and students in the crowd. It would be replayed a few months later in the scenes of cops beating and spraying with mace young women during the Occupy Wall Street demonstrations in our cities.

The wonder is that voices like this can still be heard in the US. But is anyone listening?

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Aunty BBC or the wicked stepmother? Mind where you step!

This is the BBC’s fault, as is made perfectly clear in this excellent article by  for The Guardian, which hits all the right nails bang on the head.

…the BBC has habitually undervalued expert input from scientists and academics. In an essay to be published next month, Professor Lewis of Cardiff University notes that the BBC relies heavily on sources from politics and business like Nigel Lawson, and relatively infrequently on academics and scientists.

“A 2007 study, for example, found that around half of those sources used on BBC news were from just four professions: the worlds of politics, business, law and order and the news media. By contrast, the main knowledge-based professions and civic voices (from the academy, medicine, science and technology, thinks tanks, government/public agencies and NGOs) made up, between them, only 10 per cent of all sources.

Likewise the independent Review of impartiality and accuracy of the BBC’s coverage of science written by Professor Steve Jones in 2011 concluded,

“For at least three years, the climate change deniers have been marginal to the scientific debate but somehow they continued to find a place on the airwaves. Their ability so to do suggests that an over‐diligent search for due impartiality – or for a controversy – continue to hinder the objective reporting of a scientific story … There is a contrast between the clear demands for due impartiality in the BBC’s written guidelines and what sometimes emerges on air.”

However, David Jordan, head of BBC editorial standards, told Members of Parliament that the network rejected Jones’ recommendation that they avoid false balance in their climate reporting.

So the Beeb cleaves obstinately to the myth that there are still two sides to the climate debate and allows pompous fools like Lawson to spout flagrant untruths on prime time radio. Like this, for example:

Justin Webb: So [the warming is] there somewhere?
Sir Brian Hoskins: Oh yes, it’s there in the oceans.
Lord Lawson: That is pure speculation.
Sir Brian Hoskins: No, it’s a measurement.
Lord Lawson: No, it’s not. It’s speculation.
Justin Webb: Well, it’s a combination of the two isn’t it? As this whole discussion is. Lord Lawson and Sir Brian Hoskins, thank you very much.

That sort of crap, as Nuccitelli points out, misinforms listeners and does them a disservice. And he concludes:

We’re in the midst of an epidemic of false balance on climate change in the mainstream media, with the BBC as one of its main victims.

But there I disagree with him. The BBC is not a victim, it’s one of the main culprits. Aunty Beeb has abandoned her virtue — now she opens her legs for the bad guys.

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Et si on changeait l’école… radicalement ?

Je ne saurais pas dire à quel moment le rôle de l’école a changé, ni même à quelle période, mais personne ne peut nier que de nos jours ce rôle consiste à préparer les enfants pour le monde du travail. Certes, nous sommes quelques-uns à dire que l’école devrait plutôt permettre aux enfants de participer à l’histoire du monde, mais nous ne sommes pas près d’être majoritaires. Quoi qu’il en soit, le monde d’aujourd’hui est synonyme du travail et le travail sert à générer des bénéfices toujours plus grands pour un nombre de personnes toujours plus restreint. Pour ce faire, il faut concevoir, fabriquer, distribuer et vendre des choses le plus efficacement possible, peu importe que celles-ci soient ou non enrichissantes pour le patrimoine culturel de l’humanité ou même utiles. Le travailleur doit être toujours plus “productif” et vite dépenser tout ce qu’il gagne. C’est comme une danse rituel, aussi macabre que frénétique.

Mais cela ne pourra pas durer. D’une manière ou d’une autre, le monde va changer. Ce changement va impacter tout ce que nous pensons savoir et il reste à voir si nous saurons le maîtriser, le façonner, ou s’il se passera dans le conflit et le sang.

La cause de ce chamboulement, c’est bien sûr le réchauffement global. Dans les deux ou trois décennies à venir, ses effets seront devenus incontournables et — enfin — source d’urgence. Le déplacement des zones arables, confirmé par les mauvaises récoltes en série, se concrétisera par un manque à gagner pour les riches et la famine pour les pauvres ; les événements météorologiques extrêmes, toujours plus fréquents et plus violents, auront révélé la fragilité de nos infrastructures ; et, surtout, la montée des océans provoquera la panique des populations et l’implosion du système financier mondial. Plus généralement — et c’est là où le bât blesse — nous ne pourrons plus compter sur nos sources d’énergie. Les réseaux de distribution, fragilisés par les tempêtes, seront sous la menace constante de la mise hors service des centrales génératrices, les unes après les autres, comme autant de dominos.

Dans ce monde nouveau à l’ancienne, il faudra que les gens soient capables de faire des choses pour eux-mêmes et qu’ils sachent donc travailler le bois, le fer, le cuir et le tissu : autant de métiers qui ne s’apprennent pas en cinq minutes. Il faudra que l’on soit capable de concevoir et de construire localement les outils mécaniques dont on a besoin au jour le jour. Il faudra également réapprivoiser la notion de temps : le temps nécessaire pour faire quelque chose. Aujourd’hui tout dois aller vite, because time is money ; demain il sera plus important de bien faire, quitte à y passer plus de temps. Cela revient à réapprendre la valeur intrinsèque des choses et la leçon sera dure. Plus vite on s’y attèle, mieux ce sera.

Paradoxalement, si par quelque miracle nous arrivions à éviter la catastrophe climatique, nous pourrions nous trouver dans une situation semblable quand même, car nous allons vers un futur où tout le travail ou presque sera confié à l’ordinateur.

Depuis 40 ans la puissance de nos ordinateurs double tous les deux ans. Ne vous laissez pas tromper par ce qui semble être une évolution linéaire sur ce graphique, qui est basé sur une échelle logarithmique (regardez l’axe vertical), il s’agit bien d’une courbe exponentielle. Et le nombres sont déjà sérieusement grands : 34.000.000.000.000.000 opérations par seconde. Ça a beau être impressionnant, c’est incompréhensible pour le commun des mortels et il faut recourir à des comparaisons pour se faire une idée de ce qui se passe.

En 1980 je travaillais comme pupitreur au siège d’un grand groupe de distribution qui disposait d’un ordinateur tout neuf. Il occupait 100m2 et fonctionnait seulement entre 19 et 19,5°C. Quant à sa puissance, elle était quatre mille fois inférieure à celle du laptop sur lequel je travail aujourd’hui, qui est lui-même 1.500.000 fois moins puissant que le Tianhe-2 mis en service en Chine en juin 2013. En même temps, le coût diminue d’une manière tout aussi vertigineuse. 1 GFLOP qui coûtait encore $42.000 en 1984 ne vaut plus que $0,16 !

Où cela en finira-t-il ? Eh bien, qui dit que ça doit finir ? Il semble probable que nous arriverons aux limites physiques des circuits imprimés dans les 10 à 15 ans à venir, mais d’ici là nous disposerons sans aucun doute d’une nouvelle technologie et ça repartira pour de nouveaux sommets.

L’impact social de ce changement sera sans précédent. et il reste à voir comment nous pourrons faire en tant que société pour le gérer sur le plan économique. Ce que nous voyons déjà, avec une tranche de la population devenue quasiment non employable, n’en est que le début. Comment tous ces gens vont-ils s’occuper si ce n’est en faisant quelque chose d’utile… avec leurs mains ?

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La Crimée : une occasion en or

Obama veut des sanctions contre la Russie mais l’Europe se montre réticente, ce qui se comprend : elle a besoin du gaz naturel russe. Apparemment on a oublié que pour Poutine le gaz a également le potentiel de devenir un grand problème : il doit le vendre. Les principales exportations russes sont les céréales et le gaz ; les ventes de céréales sont déjà frappées par des mauvaises récoltes en série provoquées par le changement climatique ; si la Russie ne peut plus vendre son gaz, son compte de bilan implose.

Profitons-en pour remettre M. Poutine à sa place (au 19e siècle) et en même temps prendre un grand pas vers la mitigation des effets du changement climatique.

En serrant les rangs et la ceinture, l’Europe pourrait se passer du gaz russe pendant un certain temps, le temps de décider et de dérouler un vaste programme d’installation de renouvelables. Ce serait tout bénéf : un coup de pouce pour une économie européenne moribonde, un grand pas en avant dans l’élimination des énergies fossiles, et un œil au beurre noir pour Poutine.

Alors, qu’attendons-nous ? Euh… ben, le Père Noël bien sûr.

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Climat : au nom de la prudence…

Plus j’y réfléchis, plus l’avis du GIEC sur le danger d’une fonte totale de la calotte glaciaire du Groenland me paraît préoccupant. Pour mémoire, si tout la glace du Groenland fondait (trois millions de kilomètres cubes) le niveau de la mer monterait de sept à huit mètres, et l’avis du GIEC se résume comme suit :

  • Les données disponibles ne suffisent pas pour formuler des hypothèses concernant le taux de fonte pendant les décennies à venir.
  • De ce fait, les calculs concernant le niveau de la mer d’ici à l’an 2100 ne tiennent pas compte de la possibilité d’une fonte rapide.
  • A partir d’un certain seuil de réchauffement global, les glaces du Groenland pourraient basculer dans une dynamique de fonte complète.
  • Ce seuil se situe probablement en dessous des +4°.
  • Compte tenu des connaissances actuelles, la fonte complète de la calotte glaciaire n’est envisageable qu’à l’horizon du millénaire, voire plus.

Les données disponibles — insuffisantes selon le GIEC — concernent la période de 20 ans, de 1991 à 2011, dont l’AR5 ne nous donne pas le détail. Il nous dit seulement que la perte nette de glace était de 34 Gt en moyenne annuelle pour les 10 ans de 1991 à 2001 et de 215 Gt pour les 10 ans de 2001 à 2011, toujours en moyenne annuelle. (1 Gt = 1,000,000,000 tonnes = 1 kilomètre cube de glace.)

Pourquoi cette réticence ?

IPCC temp graphsCela relève d’un choix méthodologique dont la valeur est bien illustrée par ces deux graphiques des températures du siècle passé. Dans les deux cas les données de base sont rigoureusement les mêmes ; mais au-dessus on a reporté une valeur pour chaque année, et en dessous, la moyenne par décennie. La différence saute aux yeux : la méthode GIEC élimine les anomalies et fait ressortir très clairement la tendance dans le temps. A vrai dire, il s’agit là d’un point très fort dans le rapport du GIEC et cela contribue de manière importante à la solidité de ses statistiques. En disant, à propos du Groenland, que 20 années d’observations ne suffisent pas, le GIEC ne fait qu’appliquer cette même méthode, le souci étant, comme toujours, de faire preuve d’une extrême prudence dans l’interprétation des données. Toutefois, il y a une autre question qu’on doit se poser :

Pourquoi le GIEC s’impose-t-il un tel degré de prudence ?

Je pense qu’il y a trois réponses… ou plutôt une seule qui se décline de trois façons différentes.

  • D’une part, la science est ainsi : elle s’efforce de ne jamais aller au-delà de ce que disent les données, à moins d’annoncer sans ambiguïté qu’il s’agit d’une théorie.
  • D’autre part, le GIEC soumet ses travaux aux représentants de 195 pays qui ont tous leur mot à dire concernant la rédaction du rapport final. Je ne pense pas un seul instant que les scientifiques se laisseraient dicter le contenu de leur rapport. En même temps, je ne suis pas suffisamment naïf pour penser que les politiques n’exercent aucune pression quant à la formulation, voire l’inclusion, de tel ou tel point. Ainsi, par exemple, la Russie a pu insister sur l’ajout d’un paragraphe sur la géo-ingénierie ; et on peut imaginer que parfois il a fallu recourir au dénominateur le plus bas afin de s’assurer l’acceptation de tout le monde.
  • Enfin, glisser vers ce que certains médias et d’autres ignares pourraient traiter de catastrophisme n’est dans l’intérêt ni des scientifiques, ni des politiques.

Par conséquent, le GIEC fait tout ce qu’il peut pour que ses chiffres soient statistiquement irréprochables et son langage posé. Par exemple, la conclusion générale de la section E, Changements à venir, est la suivante :

De nouvelles émissions de gaz à effet de serre impliqueront une poursuite du réchauffement et des changements affectant toutes les composantes du système climatique. Pour limiter le changement climatique, il faudra réduire notablement et durablement les émissions de gaz à effet de serre.

Voilà qui dit tout, sans fioritures, calmement. Trop calmement. Pour un scientifique, c’est parfaitement clair : C’est mal barré, ça va chauffer de plus en plus, et pour limiter les dégâts il faut changer radicalement notre façon de faire. Mais pour  un politique ? Peut-on vraiment imaginer que ce langage anodin sonnera l’alarme ? Il n’y a aucun chiffre, aucune date d’échéance ; donc il n’y a, pour ainsi dire, pas le feu. Ce texte, rendu public dans le rapport AR5, ne donne aux populations rien qui puisse servir de levier pour faire bouger les politiques, qui de ce fait — soyez-en sûr — ne bougeront pas.

Or, en ce qui concerne le Groenland, il y a au moins la possibilité que la situation soit extrêmement urgente. Quelle que soit la probabilité d’une fonte complète de la calotte glaciaire, la possibilité même mérite d’être examinée de manière réaliste ; parce que, si on en arrivait là, ce serait sans aucun doute la fin rapide de la civilisation telle que nous la connaissons. Le rapport du GIEC ne prend pas cette possibilité au sérieux. Bien au contraire, il suppose que la fonte va continuer de manière linéaire et constante, voire dégressive. Pourtant, un simple calcul (cf. Ext. Greenland ice melt for blog) montre que si la fonte évoluait de manière exponentielle, même d’un facteur minime, il en serait fini de toute la glace du Groenland d’ici  à l’an 2160 au plus tard.

Accumulated ice lossIl me semble que les politiques (les “décideurs” qui sont les destinataires privilégiés de la synthèse publiée par le GIEC en septembre 2013) se doivent de garder cette possibilité présente à l’esprit, et ce pour les raisons suivantes :

  • L’AR5 me dit que les océans vont continuer à chauffer pendant des siècles à venir.
  • L’AR5 me dit également que la région arctique va chauffer plus et plus vite que d’autres régions.
  • Une nouvelle étude, publiée dans Nature le 1er janvier 2014, indique que la fourchette de probabilité admise par le GIEC est déjà obsolète et que le réchauffement global atteindra avec quasi-certitude les +4° d’ici à l’an 2100.
  • Il y a 400 ppm de CO2 dans l’atmosphère et nos émission continuent à grimper.

Réfléchissez-y : depuis environ 200 ans, la Terre a chauffé de (presque) un seul petit degré et nous sommes déjà confrontés à des événements météorologiques extrêmes en série, au déplacement des zones arables, à la perturbation des saisons, etc. Maintenant ça va chauffer de 3° de plus en l’espace de 85 ans ! Et la calotte glaciaire du Groenland ne coure aucun risque avant la fin du millénium ?

Non, je regrette, m’sieurs ‘dames du GIEC, c’est impensable. Au mieux, vous me prenez pour un enfant, au pire pour un idiot. Oui, je prends ça comme un affront personnel ! Retraité, autodidacte, amateur éclairé du changement climatique, travaillant seul sur un blog obscur ignoré de tous sauf quelques amis du coin, j’ai l’impression que vous me demandez d’avaler toute crue une incohérence flagrante. Et encore, quelle doit être l’indignation des centaines de scientifiques qui ont la témérité d’aller voir sur le terrain et de mesurer ce qui se passe vraiment, et dont vous balayez le travail d’un simple revers (§ E.6) :

De nombreuses projections du niveau moyen des mers par des modèles semi-empiriques fournissent des chiffres supérieurs à ceux des modèles basés sur des processus (jusqu’à deux fois plus importants), mais il n’existe pas de consensus au sein de la communauté scientifique concernant leur fiabilité et le degré de confiance dans leurs projections est donc faible; {13.5}

Cessez enfin de vous cacher derrière une fausse prudence et donnez-nous des munitions à mettre au derrière de vos maîtres politiques.

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“LE TRAJET TORTUEUX DU JET STREAM”

Ce courant atmosphérique d’altitude tourne d’ouest en est autour de la Terre en ondulant, et « ce sont précisément ces méandres qui apportent de l’air très froid à certains endroits et de l’air chaud à d’autres, explique cet ancien conseiller du gouvernement allemand pour le climat [Stefan Rahmstorf, professeur à l’Institut de recherche de Potsdam]. Il semble qu’il y ait plus fréquemment des situations dans lesquelles le jet stream décrit un trajet très tortueux. Or ce sont ces sinuosités qui conduisent à des événements météorologiques extrêmes. »

Lire le reste ici dans Le Monde, rubrique Planète.

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What chance for Greenland in a carbon-driven future?

A local environmental association (the ARPE in Chantonnay) invited me to speak about climate change after their AGM last weekend. Needless to say, I leapt at the opportunity and set about updating my slides. However, I soon realised that I would have to start all over again in the light of the IPCC’s AR5, published last September. For better or for worse, that report set the agenda for the next seven years and must now be the starting point for anyone wanting to talk about climate change.

Putting a new slideshow together proved to be a lengthy business — and a fascinating one. I had to grapple with the nuts and bolts of the IPCC report, for one thing, but I also had to fit it into the patchwork of my existing knowledge. The first part was hard work; the second led to a couple of interesting insights, as I realised that the IPCC report is at least as important for what it doesn’t say as for what it does.

While I was still getting my ideas sorted out, I went to listen to a guy called Cédric Ringenbach talk about climate change and Third World sustainable development. It was much too early in the morning for me and I was struggling to stay awake as he took his audience through the parallel between atmospheric temperature  and CO2 during successive ice-ages, when suddenly — ping! And I was wide awake. It was almost a throw-away remark, in brackets: “…atmospheric CO2 was driven by temperature”. Well, yes, of course, it’s obvious when you think about it. But that changes everything!

I’ll come back to that one later. First I want to look at the IPCC position on Greenland.

The Greenland ice sheet comprises 3 million cubic kilometres of ice. If it all melted, sea level would rise by 7 or 8m. AR5 says there’s no danger of that happening for a thousand years or more. In fact AR5 says very little about Greenland. This is because, despite records going back 20 years, there is, according to the IPCC’s admirably strict statistical methodology, insufficient data.

This deserves some explanation.

IPCC temp graphsConsider these two graphs. They both represent the same data, before and after re-treatment by the IPCC: Earth temperatures from 1850 to 2012. Above, each year is plotted and the resulting curve is confusing to read and subject to misinterpretation (e.g. “Global warming stopped in 1998”!). Below, only the average per decade is plotted: this eliminates the anomalies and provides a clearer picture of the long-term tendency. It has to be said that, generally speaking, this is one of the IPCC’s strong points. But it has its limits and Greenland is one of them.

Greenland is different. Because if Greenland were to go seriously wrong then everything else could go tits up very quickly. So quickly that a further wait of 10 or 20 years to obtain “sufficient” data could leave us with virtually no time to react. Suspecting that might be so, I got Excel to do some calculations for me.

AR5 tells us only that Greenland lost a yearly average of 34 Gt of ice during the decade to 2001, and a yearly average of 215 Gt in the decade to 2011. For the IPCC there are only two points on the graph and to all intents and purposes this “insufficient data” is of no use when calculating, for example, long-term sea level rise. Thus the main cause of sea level rise is taken to be thermal expansion and the top end of the worst case scenario runs to no more than a 98cm rise by the year 2100. Moreover:

Based on current understanding, only the collapse of marine-based sectors of the Antarctic ice sheet, if initiated, could cause global mean sea level to rise substantially above the likely range during the 21st century. However, there is medium confidence that this additional contribution would not exceed several tenths of a meter of sea level rise during the 21st century.

Now, it seems to me reasonable to suppose that Greenland ice melt is not going to stop tomorrow. I say that because (i) AR5 tells me that ocean temperatures will continue to rise for the next several centuries, (ii) AR5 also tells me that surface temperatures will rise more quickly in the Arctic than elsewhere, and (iii) a recently published study by a team from Melbourne university indicates that the range of possible global warming is not 1.5 to 5° as was thought when AR5 went to press, but 3 to 5°. So Greenland ice loss clearly has a future. That being so, what hypotheses can we make about the rate of loss?

It might continue at the present rate: i.e. the decade on decade yearly average would continue to grow by increments of 181 Gt. That straight-line graph would stop in about 550 years because there’d be no ice left. Let’s be generous and admit that that falls within the IPCC’s 1000-year ballpark.

However, it also seems reasonable to consider the possibility that the rate of loss might increase and that, for instance, 215 = not (34+181) but (34*6). If that were the case, and if ice loss were to continue at that rate, the Greenland ice sheet would be gone by the middle of the century — this century!

I have to admit, though, that a factor of 6 is enormous, so I asked Excel to reduce it progressively. The results were scarcely more comforting. Here is the file:

Ext. Greenland ice melt for blog

And here is the picture:

Accumulated ice loss

Unless I’ve made an elementary mistake somewhere, we have to draw the conclusion that any exponential degree of ice loss would be catastrophic.

It seems to me that the IPCC have ducked this issue in a manner that is less than ingenuous, and in doing so they may well have prepared a rod for their own back. If they found themselves having to backtrack radically on sea level in their next report, they’d look very silly indeed. The sceptics would have a field day and that would not be good for the public’s perception of the science.

That being the case, the IPCC might want to consider a trade-off between the extreme rigour of their statistics and the possibility of issuing a timely warning. I would suggest they rework the numbers on the basis of 5-year periods. Alternatively, they might stick to 10-year periods but calculate them every five years, with a point on the graph for 1991-2001, another for 1996-2006, and so on. I shall do this myself as soon as the numbers become available, but for the time being they are still under wraps.

Now, to get back to that ping…

Many of you will recognise this still from Al Gore’s An Inconvenient Truth showing the parallel fluctuations of temperature and atmospheric CO2 over a period of 650,000 years.

Al Gore 800K years

How many people, I wonder, have looked at that graph and thought, as I did, “Yep, I’ll buy that — the more CO2 there was in the atmosphere, the warmer it was”? We “know” that because — clever-clogs, all genned up on climate change — we know that CO2 is the villain of the piece. But, for a very long time, it wasn’t. I love that quote from Mark Twain that Gore uses: It ain’t what you don’t know that gets you into trouble. It’s what you know for sure that just ain’t so. 

Cold earthThe key here is that the stately rhythms of those succeeding ice-ages were part of a closed system. For hundreds of thousands of years the default state of planet Earth was what we call an ice-age. Every 100,000 years or so the combined effect of the three Milankovitch cycles provided just enough extra energy to pull the Earth out of the ice for a brief interglacial period of 10-15,000 years, after which the temperature dropped back to “normal”. Energy was a variable; but the quantity of “negotiable” CO2 was constant. Gases dissolve more easily in cold water, so at the beginning of each Milankovitch cycle, as the water warmed, the ocean freed up CO2. And then took it back as the temperature dropped. Thus atmospheric CO2 varied between 200 and 300ppm but never went any higher.

Then we came along; and by injecting vast quantities of “new” CO2 into the atmosphere, very quickly, we knocked the whole system out of kilter. The greenhouse effect kicked in and the temperature started rising when it should have been sliding down to a nice comfortable ice-age. In other words, atmospheric CO2 now drives temperature — and it looks set to drive it a long way.

The IPCC are not in the business of dreaming up marketing slogans, but by failing to point out that Homo sapiens has brought about such a fundamental shift, they’ve missed out on a wonderful opportunity to communicate. In its plodding, pedantic way, AR5 issues a stern warning:

Continued emissions of greenhouse gases will cause further warming and changes in all components of the climate system. Limiting climate change will require substantial and sustained reductions of greenhouse gas emissions.

But that, frankly, is unlikely to make anyone sit up and take notice.

Atmospheric CO2 is currently at 400ppm. The IPCC’s best case scenario envisages a levelling off at 450… but don’t hold your breath. The worst case scenario shoots up to 1,200 by the end of this century. As far as I can make out, that’s where we’re heading if we insist on business as usual.

For present purposes the numbers don’t matter. The important thing is to realise what we’ve done: in just 250 years, we’ve managed to reverse the basic dynamic of a system which had been ticking over nicely for the best part of a million years. We have brought about the end of an epoch on a geological scale.

Now, contrary to what I said at the beginning of this article, knowing this doesn’t change the numbers. But as a lever to understanding it sure as hell might move something.

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